Le dérèglement climatique se caractérise par la perturbation du climat à l’échelle planétaire et à long terme. Il se traduit par une augmentation de la température moyenne de la surface de la Terre ayant des conséquences graves et irréversibles dans le monde entier si aucune action efficace n’est mise en place.
La température de la terre augmentera entre 2 et 5,7°C d’ici 2100 (selon les projections de Météo France).
La lutte contre le dérèglement climatique est l’un des principaux défis de notre décennie tant les transformations seront profondes.
Pour un scénario intermédiaire de +2,6°C, nous risquons de constater avant 2040 :
- Des problèmes d’alimentation (sécheresses, ressources en eau, gelées tardives),
- Une pression sur les services de secours (évènements extrêmes),
- Des catastrophes menaçant les personnes, les biens et les infrastructures.
La Caisse Centrale de réassurance (CCR), le réassureur public français, établit des conclusions guère surprenantes quant à l’évolution des catastrophes naturelles en France à l’horizon 2050.
Les événements météorologiques de forte intensité vont continuer d’augmenter dans les années à venir.
Des phénomènes plus fréquents et plus coûteux qui mettent en avant l’importance de modéliser les risques afin de mieux les prévenir et ainsi de mieux financer leur indemnisation.
Le dérèglement climatique va donc avoir d’énormes conséquences sur l’assurabilité des risques climatiques surtout dans les régions à hauts risques.
En 2022, les coûts d’indemnisation de dommages liés à des aléas climatiques s’élevaient à 10,6 milliards d’euros, un montant inédit dans l’histoire de l’assurance. L’année 2023, année la plus chaude enregistrée, a, quant à elle, coûté 6,5 milliards d’euros dont 640 millions d’euros suite aux inondations subies en Haut-de-France.
En comparaison, les phénomènes climatiques ont coûté en moyenne 3,5 milliards d’euros par an entre 2017 et 2021.
L’explication ? Les phénomènes climatiques extrêmes se sont intensifiés et sont plus fréquents depuis 2022.
On peut déjà prédire que cela ne va sûrement pas s’améliorer dans les années à venir. Les assureurs prévoient une augmentation de 50% des sinistres d’ici 2050 dont 30 à 40% liés au climat. Ces derniers mettent également en garde sur le fait que les dégâts liés aux sécheresses, aux incendies ou encore à la montée des eaux seront de plus en plus difficiles à amortir.
Dès maintenant, les assurés doivent penser à s’armer contre la sinistralité climatique.
Un changement de modèle est en marche.
Le rapport de mission Langrenay sur l’assurabilité des risques climatiques, mené par Thierry Langreney, Gonéri Le Cozannet et Myriam Mérad, a été transmis aux ministres de l’économie et de la transition écologique, Bruno Le Maire et Christophe Béchu, début avril 2024.
Ce document propose des recommandations afin d’adapter le système assurantiel français face à de plus en plus de risques climatiques sur le territoire.
Le rapport est constitué de 11 objectifs principaux et de 37 recommandations, visant à :
- Rééquilibrer financièrement le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles pour couvrir les sinistres liés aux aléas climatiques avec la hausse et l’indexation automatique des taux de la surprime cat’nat, sur l’inflation climatique, évaluée à 1% par an,
- Renforcer les efforts de prévention individuelle et collective face aux aléas climatiques, en impliquant les assureurs, les décideurs publics et les citoyens. À ce titre, le rapport suggère la mise en place d’une plateforme dédiée pour faciliter l’accès aux actions de prévention,
- Maintenir un système d’assurance protecteur, accessible et mutualisé pour tous les assurés. Le régime français d’indemnisation des catastrophes naturelles, connu sous le nom de “Cat Nat”, a démontré son efficacité et doit être préservé.
- Encourager le secteur de l’assurance à intensifier les efforts de décarbonation des portefeuilles d’assurances dommages. En ce qui concerne la réduction des effets du changement climatique, les assureurs ont l’opportunité de contribuer significativement à l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris grâce à des plans de transition ambitieux.
À la suite de ces travaux, le Gouvernement agira pour renforcer l’assurabilité face au changement climatique. Des travaux de consultation avec l’ensemble des acteurs concernés sont par ailleurs lancés depuis le mois d’avril.